5h30, le réveil sonne. Je me lève en mode zombie, me félicite d’avoir déjà placé quelques petites culottes, des t-shirts et mes affaires de toilettes dans ma petite valise.
Je rassemble encore quelques affaires, regarde Pilou petit-déjeuner, et c’est le moment de se mettre en route.
Pas trop de trafic, on arrive aux admissions, il est 7h32. Il nous faudra patienter plus d’1h pour régler mon admission, j’entre donc dans ma cosy petite chambre vers 8h50. Nous nous installons, Pilou a prévu de travailler depuis ma chambre en partie puisque, par le truchement du hasard, il doit gérer un projet dans cet hôpital le jour même.
L’infirmière passe prendre mes constantes, la diététicienne passe me (re)briefer sur l’alimentation post-op, et là, j’attends, j’attends, j’attends.
C’est finalement vers 12h que les brancardiers viendront me chercher. Un dernier rapide bisous à mon Pilou d’amour, me voilà partie avec les brancardiers. Le chemin n’a pas été long, 2 étages plus bas, ils me parquent dans la zone d’attente. Et j’attends, j’attends, j’attends, le tout en me caillant les miches sévère. Je crois qu’il a du s’écouler à nouveau une bonne heure avant qu’on ne vienne me chercher.
Cette fois était un peu différente puisque l’assistant anesthésiste arrive avec le lit/brancard sur lequel je me ferai opérer. Il demande de m’y installer, me place la perf, et m’emmène vers un nouveau box pré-op, où je me ferai anesthésier. Une des pires AG dont je me souvienne, à peine le produit injecté dans ma perf que j’entends mes oreilles bourdonner de façon assourdissante, j’ai juste eu le temps d’entendre l’assistant me demander de respirer à fond, et j’étais partie… pas très zen comme AG.
Je me réveillerai ensuite vers 16h et à 16h30, d’autres brancardiers me ramèneront en chambre. Pas très bon souvenir de cette ¨utain de salle de réveil, et de l’après-midi écoulée, il ne m’en restera qu’un très vague souvenir. Mais l’opération s’est très bien déroulée, les médecins passent me voir et m’assurent du bon résultat de celle-ci.
Pilou me laisse vers 21h, et j’essaie de me positionner pour dormir. Autant briser le suspense de suite, j’ai passé une nuit de merde! Pas moyen de me retourner, ça fait trop mal, je suis donc condamnée à dormir sur le dos (chose que je ne fais jamais), avec tout le gaz (qu’ils ont utilisé pour travailler en laparoscopie) qui m’écrase la cage thoracique. Entre impossibilité de faire pipi dans leur merveilleuse panne, lever pour faire pipi dans le WC, l’impression d’avoir le ventre écrasé par un bloc de béton de 50kg en me mettant debout, le pipi vert (rapport au bleu de méthylène utilisé pour repérer d’éventuelles fuites à ma nouvelle tuyauterie interne), les anti-douleur toutes les 6h, le comprimé de morphine entre 2 prises de Dafalg*n qui me fera faire un joli malaise et les infirmières de nuit exécrables, je te laisse imaginer mon état lorsque je me résigne à rester éveillée à 6h30…
J1 Post-op
Je supplie Pilou de venir me tenir compagnie dès le matin, mais le pauvre est surbooké et doit en sus aller faire les courses pour subvenir à mes besoins post-op (très limités soit-dit en passant), il n’arrivera qu’en début d’après-midi. Sa maman et sa tante viendront me rendre visite plus tard encore, ce qui me vaudra une jolie tension à 15/9, du jamais vu pour moi. Le drain est enlevé (il m’en reste d’ailleurs toujours quelques stigmates avec 2 mini bouts de fils qui dépassent encore de ma cicatrice), les plaies sont nettoyées, la perf enlevée et on viendra m’apporter un yaourt nature vers 19-20h. J’ai péniblement mangé 1/4 de ce dernier, et j’étais rassasiée. Nouvelle nuit d’enfer avec un bloc de béton qui s’est un peu allégé, plus que 30kg environ…
J2 Post-op + sortie
Ça y est, je vais enfin pouvoir regagner mes pénates et me vautrer précautionneusement dans mon lit bien moelleux! Je dois avoir évacué la chambre d’hosto pour midi car le service est fermé durant le reste du w-e. On m’apporte le petit-déjeuner vers 7h30 : 2 biscottes, un petit carré de minarine, un petit carré de gelée de cerise, un yaourt, et un thé. Première erreur, je bois une gorgée de mon thé avant de me rendre compte que je ne suis pas censée boire 30 minutes avant ni après le repas. Je laisse donc qq minutes passer et tente de manger une biscotte. Échec, je ne suis parvenue qu’à grignoter 1/4 de la périphérie de cette fichue biscotte. Je me lève ensuite tant bien que mal pour regrouper mes affaires en attendant Pilou, qui arrivera vers 11h15. L’infirmière m’annonce qu’il faut que je reste encore un peu car vu que je n’ai pas mangé le matin, je vais devoir manger le repas du midi afin qu’ils s’assurent que l’absorption de nourriture se passe bien. Vers 11h45, on m’amène donc le fameux plateau repas, et finalement, ça me donne plutôt envie. Une petite quenelle de cabillaud mixé, une crotte de purée et des brocolis mixés itou. Moi qui n’apprécie pas le poisson plus que ça, je me suis surprise à « engloutir » 1/2 quenelle de cabillaud, et la moitié des pdt et des légumes. Ça passe plutôt bien, l’infirmière est contente et me donne mon dossier de sortie. Le chemin du retour a été remuant car chaque soubresaut me faisait ressentir tout mon intérieur, mais quel bonheur d’être enfin chez soi!
Et après?
Tout s’est vraiment bien passé. Je devais avoir un shot de fraxiparine pendant 10 jours vu mon peu d’activité physique, j’aurai clairement pu le faire moi-même, mais ayant reçu une ordonnance pour un infi à domicile, Pilou m’a convaincu de l’utiliser. Les douleurs se sont estompées au fil des jours, j’ai même pu recommencer à dormir sur le côté à J4 post-op, je vous raconte pas le bonheur (qui tient à peu de chose finalement^^). L’alimentation est restée problématique, dans le sens où je n’avais pas faim, que les biscottes, ça va bien 2 minutes, et que manger mixé pendant 2 semaines, ça court sur le haricot très vite. Même avec les morceaux à partir de la 3e semaine post-op, ça reste compliqué, mais ça va déjà mieux.
Et maintenant? 1 mois post-op
Tout va bien. En terme de perte de poids, j’en suis aujourd’hui (pile 1 mois) à -11,2kg (donc 1/3 du poids total à perdre). Je remets déjà des vêtements que j’avais mis de côté pour vendre, finalement, j’ai du refaire le switch et ma pile « à vendre » se compose maintenant essentiellement de mes vêtements « grande taille ».
D’après Pilou, j’ai déjà arrêté de ronfler, et je me sens plus reposée le matin, signe que mes apnées ont du diminuer également.
J’ai repris le travail il y a une semaine et c’est gérable malgré les coups de mou à 12h, 14h et 16h, que j’arrive à palier à coup de classement/scan/ou divagations diverses sur le net.
L’alimentation reste parfois un peu délicate. Ma mauvaise habitude de ne pas prendre de vrai petit déjeuner le matin me colle aux basques, puisque j’arrive difficilement à manger quelque chose, alors en attendant un conseil avisé de mon chirurgien, j’en suis à 1/2 P*m-pote vers 9h30. Le reste de la journée est plus facile à gérer, 1 tranche de pain grillé quand j’étais à la maison, 1 biscotte au travail avec fromage à tartiner, j’ai récemment découvert que la Kn*cki passait plutôt bien aussi, ou 3/4 de soupe (format 33cl encore trop copieux pour moi), puis 1 fruit ou 1 petit gervais (qui passe super bien, merci le format 50g) vers 16h, et le soir, on va dire que je picore dans l’assiette de Pilou, car je mange un bout de son morceau de viande, quelques uns de ses légumes et 1 des ses petites pdt. Ça tombe bien, puisqu’il est au régime aussi, et sur la bonne voie puisqu’il s’est déjà délesté de 8kg !
A partir d’aujourd’hui, plus de restrictions, je recommencer à manger des légumes qui m’étaient interdits- champignons, oignons, famille des choux et des crudités, ainsi que pâtes, riz, quinoa, pain. Je peux aussi essayer de recommencer à boire de l’eau gazeuse (mais là, j’avoue, j’ai triché car le plat, c’est un supplice pour moi, alors la semaine dernière, j’ai déjà recommencé le pétillant en faisant un mélange à base d’eau gazeuse finement pétillante et d’une eau plate aromatisée sans sucre, quel bonheur!).
A propos de la boisson, c’est probablement la seule consigne qui m’est insupportable : ne pas boire 30 minutes avant et après les repas. J’étais très optimiste avant l’opération « de toute façon, je ne bois jamais en mangeant! » mais attendre 30 minutes APRES le repas, c’est franchement hyper compliqué!
Conclusion : même si les premiers jours post-op ont été mouvementés, je suis ravie d’avoir été jusqu’au bout. Je mesure ma chance d’avoir eu droit à cette opération (et à son remboursement aussi, soyons honnêtes) et je suis bien décidée à reprendre un mode de vie normal et sain!
La suite…
J’ai dû arrêter la pilule car son absorption ne se faisait plus correctement. Je l’ai reprise dès J2 post-op, mais mes saignements se sont déclarés dans la foulée. Après 5 jours de prises équivalents à 5 jours de pertes abondantes, je me suis fait une raison et j’ai tout stoppé. On a discuté des options avec Pilou, et on en est vite arrivés à la conclusion qu’on serait juste « prudents » dans les mois à venir.
Je revois le chirurgien le 13 octobre prochain, j’aurai donc tout le loisir de lui poser mes questions de contraception vs. naturel histoire d’avoir un avis éclairé sur la chose.
Pilou m’a avoué hier qu’il pensait que je tomberai enceinte naturellement bientôt, et malgré le fait que je me persuade qu’on aura à nouveau recours à la PMA l’année prochaine, une partie de mes pensées s’échappent pour faire écho à celles de Pilou. J’imagine que l’avenir nous le dira…
Pour celles/ceux qui seraient intéressé(e)s par les détails des suites post-op ou autres, je vous invite à m’envoyer un mail à tinkieginieenpma[a]gmail.com
Vivement la suite de la suite 😉 !!!